Toutes les plantations de peupliers possèdent des gaines grillagées de protection contre le chevreuil. Ces manchons en plastique, protègent les jeunes arbres contre les blessures causées par le chevreuil qui frottent ses bois sur le tronc.
Cependant, une dizaine d’années plus tard, ces protections se désagrègent et les éléments de plastique se répandent dans la nature. Non dégradables, des millions de particules se stockent dans les alluvions, causant une véritable pollution.
C’est pourquoi, il est important de retirer ces protections lorsqu’elles ne sont plus nécessaires. Entre 3 et 5 ans, les peupliers deviennent suffisamment gros pour que les chevreuils ne fassent plus de dégâts : c’est donc le moment d’enlever ces protections. Passé ce délai, les filets se déchirent en lambeaux et deviennent plus difficiles à récupérer. En 2015, l’Association des propriétaires de peupleraies (ASGF de la Charente Cognaçaise) avait lancé une vaste opération en proposant aux propriétaires de retirer leur protection pour 166 € / ha.
La mise en place de filets de protection reste actuellement la seule solution retenue par les populiculteurs de la vallée. Des solutions alternatives existent mais leur utilisation reste limitée. Les protections biodégradables ont un coût trop élevé et leur qualité n’est pas garantie. Quant au badigeonnage des troncs avec un produit répulsif, cela nécessite d’être renouvelé tous les ans et s’avère pas assez efficace. Le retrait des filets de protection constitue ainsi un enjeu majeur pour préserver la vallée.
Mathieu BERGERON
Technicien forestier, CETEF de la Charente