Contrairement aux idées reçues, le lierre, Hedera helix, n'est pas une plante parasite, mais une plante grimpante ou rampante. Pour s’agripper au tronc, il utilise des crampons poussant le long de ses tiges. Et il se nourrit uniquement grâce à ses racines, bien ancrées dans le sol.
Le lierre peut sembler envahissant, mais il est inoffensif pour les arbres, qu'il n'étouffe pas. Mieux encore, il est une aide précieuse pour le sylviculteur : sa présence a un effet protecteur sur le tronc contre les blessures et la formation des branches, qui dégraderaient la qualité du bois. A chaque fois qu’un lierre est enlevé, même s’il est gros, la bille apparaît magnifique, avec une écorce régulière, sans aucune trace ou défaut.
Dans la cime, le lierre se cantonne en général aux branches charpentières et n’envahit pas le feuillage. Il devient envahissant uniquement sur les vieux arbres presque morts.
Toute l’année, ses feuilles persistantes vert foncé et son feuillage abondant et protecteur abritent une faune très riche et diversifiée notamment le papillon citron, les écureuils, les loirs, les musaraignes mais aussi des chauves-souris comme l’oreillard. Certains oiseaux y dissimulent leur nid comme la chouette hulotte, le troglodyte mignon, les roitelets ou encore les grives.
Situés en bordure des champs, « les arbres à lierre » permettent aux insectes auxiliaires qu’ils hébergent tels que des punaises, syrphes, coccinelles ou bien chrysopes de s’attaquer aux ravageurs des cultures.
Et ce n’est pas tout : capable d’absorber le benzène présent dans l’air, le lierre est une plante dépolluante. Pour conclure les éloges, un énorme lierre est un patrimoine historique. Il a une longévité de plusieurs siècles, jusqu’à 400 ans, peut-être 1000 !
Mathieu Bergeron (technicien forestier - CETEF) & Lucie Biteau (LPO)