A l'occasion de cette nouvelle édition 2015 de la journée mondiale des zones humides, la LPO, en tant que structure animatrice du site Natura 2000, a choisi de mettre en lumière une espèce emblématique de la vallée du Né : le vison d'Europe. Au travers d'un diaporama illustré et d'un film documentaire, la vingtaine de participants a ainsi pu découvrir le mode de vie et les menaces qui pèsent sur cette espèce décrite comme en danger critique d'extinction par l'UICN. |
Des visons dans la vallée du Né ?
Bien que la taille des populations françaises ne soit pas connue, les captures à caractère scientifique menées dans le cadre du plan National d'action (1999-2003) ont permis de mettre en avant la présence de quelques noyaux de population particulièrement intéressants, où les densités paraissent plus importantes : en particulier sur la Seugne et le Né.
Mais ne vous y trompez pas, le vison d'Europe reste une espèce très difficile à observer en raison de ses moeurs dicrètes et plutôt nocturnes/crépusculaires. Vous n'aurez que peu de chances de l'apercevoir longeant les berges du Né ou nageant paisiblement dans la rivière. Vous aurez plus de chances d'apercevoir une loutre ou un ragondin !
Une soirée consacrée au Vison d'Europe à l'espace nature de Criteuil-la-Magdeleine (Source : M. Bergeron, 2015)
Des zones humides à préserver
Le Vison d'Europe est strictement inféodé aux zones humides situées dans les lits majeurs des cours d'eau. Bien que préférant ciculer le long des berges plutôt que nager dans les rivières, le vison est un mammifère semi-aquatique, qui ne quitte le voisinage de l’eau que pour passer d’un bassin hydrographique à un autre. Il trouve dans ces milieux de haute productivité biologique une grande diversité de proies à tout moment de l'année : amphibiens, oiseaux, petits rongeurs, poissons, oeufs...
L’importante dégradation des milieux humides qui a été observée depuis la fin du 20ème siècle (drainage des zones humides, pollution des eaux, recalibrage des cours d’eau...) a ainsi eu des conséquences défavorables sur le maintien de l’espèce. Il devient urgent de restaurer et préserver ces milieux humides, pour le Vison, mais aussi, et c'est peut-être là tout l'enjeu, pour toute la biodiversité qui leurs ait associée. Préserver les habitats du vison (prairies humides, boisements rivulaires, cours d'eau...), c'est aussi préserver de nombreuses espèces inféodées à ces habitats.
Que faire en vallée du Né ?
Pour préserver l'habitat du Vison d'Europe, il faut maintenir les prairies humides (et l'activité d'élevage qui leur sont associée), privilégier une agriculture à faibles doses d'intrants, maintenir les éléments structuraux et les micro-habitats dans le paysage agricole (maintien des haies, des arbres isolés, des ronciers), maintenir les boisements naturels rivulaires (les boisements composés essentiellement de frênes dans la vallée), préserver les ripisylves ou une bande enherbée le long des cours d'eau...
Du côté des piégeurs de ragondins, on recommande l'utilisation de pièges équipés d'une trappe d'échappement (5cm de côté). En particulier, les trappes doivent être ouvertes durant toute la période sensible de l'espèce (mars à août).
Enfin, côté routes, il reste encore de nombreux ponts à aménager pour limiter les risques de collision routière de la petite faune. Les ouvrages aménagés sur la commune de Germignac sont de bons exemples à adapter sur d'autres ouvrages.
Gageons que ces actions suffisent à enrayer le déclin de cette espèce emblématique !
Pour aller plus loin...
Télécharger l'article paru dans SudOuest
Télécharger l'article paru dans Charente Libre
Télécharger l'affiche de la manifestation
Télécharger le support de présentation 'le vison d'Europe, trésor de notre vallée'