Dans le cadre de la restauration du pont du Moulin Lussier (commune de Péreuil), le Conseil Général de Charente s'est engagé à installer un passage faune qui va permettre de limiter la mortalité par collision routière des petits mammifères dont le Vison d'Europe. Les travaux sont actuellement en cours et sont coordonnés par l'Agence Départementale de l'Aménagement de Montmoreau.
Pont du Moulin Lussier avant les travaux (photo : T. Perronaud)
Vous avez dit "vison" ?
Animal méconnu, le vison d'Europe est pourtant bien un hôte de la vallée du Né. C'est un petit mammifère carnivore qui appartient à la famille des mustélidés comme la Martre ou la Belette. Cet animal discret, aux mœurs plutôt nocturnes, possède un pelage caractéristique presque uniformément brun foncé à l’exception d’une petite tache blanche sur le menton.
Le vison, une victime de la route
La mortalité routière du Vison d’Europe est directement liée à son mode de déplacement et à son mode d’occupation et d’utilisation de l’espace. En effet, au sein de son domaine vital, le Vison
d’Europe est particulièrement mobile, changeant de gîte pratiquement chaque jour, parcourant des distances relativement importantes pour passer d’une zone humide à une autre. N’étant pas très bon nageur, il chemine essentiellement sur les berges en longeant les cours d'eau.
Les ouvrages routiers (ponts) interceptent ainsi de façon régulière ses déplacements. S’ils ne permettent pas à l’animal de poursuivre ses déplacements sur la berge, ils vont constituer un point de fragmentation notable qui amène l’animal soit à limiter son domaine vital, soit à franchir l’obstacle, en grimpant sur la chaussée. Dans ce cas, il est alors confronté à un risque de collision avec les véhicules en circulation.
Les collisions routières figurent ainsi parmi les principales causes de mortalité de l'espèce.
Des aménagements pour faciliter le passage des petits mammifères
Depuis plusieurs années, des aménagements spécifiques pour la faune sont réalisés sous les ponts pour permettre le cheminement des espèces de part et d'autre du pont sans passer sur la chaussée. Cela consiste à installer, sous le pont, des "banquettes" de quelques dizaines de centimètres de large qui seront raccordées aux berges.