Sur les conseils de la LPO, structure animatrice du site Natura 2000, le Conseil Général de Charente-Maritime a aménagé 2 ouvrages d’art classés en « risque maximal » de collision routière pour le Vison d’Europe.
Petit mammifère carnivore, le Vison d’Europe appartient à la famille des mustélidés comme la Martre ou la Belette. Cet animal de petite taille (en moyenne 900 g pour les mâles et 500 g pour les femelles) possède un pelage caractéristique presque uniformément brun foncé à l’exception d’une petite tache blanche sur le menton.
Cependant, la population du site Natura 2000 est très faible : elle est estimée à quelques individus tout au plus. Les causes probables de sa régression sont la dégradation des habitats (régression des zones humides, recalibrage des cours d’eau, pollution de l’eau) et la mortalité routière qui représente 65 % des causes de mortalité.
Les problèmes liés aux routes se situent à chaque franchissement de rivière, fleuve, fossé ou zone inondable. Strictement inféodé au lit majeur des fleuves et des cours d’eau, autour desquels s’organise son domaine vital : le Vison se déplace sur son territoire en suivant les berges. Si la berge est interrompue par un pont, il monte sur la chaussée et s'expose ainsi au risque de collision routière. Or les densités de population sont devenues si faibles que la mort d’un seul vison peut compromettre la survie de tout le noyau de population.
Le Conseil Général de Charente-Maritime s'est ainsi engagé à aménager deux ponts sur la commune de Germignac afin de limiter le risque de collision du Vison et plus généralement des petits mammifères. Ce projet est issu de la stratégie menée par les structures animatrices des sites Natura 2000 à enjeu "Vison" en concertation avec le CG17 qui prévoit d'aménager les ouvrages d'art prioritaires pour la conservation de cette espèce fortement menacée.
Les travaux viennent de s'achever et les deux ponts diposent désormais de passerelles permettant à l'animal de traverser le pont "à sec", sans monter sur la chaussée et risquer de se faire écraser. A l'issue des travaux, un suivi scientifique des espèces sera mené pour connaître précisément les fréquentations des ouvrages et mesurer l’efficacité de l’aménagement.